Minuit, Montmartre – Julien Delmaire

Montmartre, 1909. Masseïda, une jeune femme noire, erre dans les ruelles de la Butte. Désespérée, elle frappe à la porte de l’atelier d’un peintre. Un vieil homme, Théophile Alexandre Steinlen, l’accueille. Elle devient son modèle, sa confidente et son dernier amour. Mais la Belle Époque s’achève. La guerre assombrit l’horizon et le passé de la jeune femme, soudain, resurgit…
Minuit, Montmartre s’inspire d’un épisode méconnu de la vie de Steinlen, le dessinateur de la célèbre affiche du Chat Noir. On y rencontre Apollinaire, Picasso, Félix Fénéon, Aristide Bruant ou encore la Goulue… Mais aussi les anarchistes, les filles de nuit et les marginaux que la syphilis et l’absinthe tuent aussi sûrement que la guerre.
Ce roman poétique, d’une intense sensualité, rend hommage au temps de la bohème et déploie le charme mystérieux d’un conte.

Longtemps, j’ai résisté aux partenariats et Services Presses en numérique. Si j’ai une liseuse, fort pratique en déplacement, les livres au format papier gardent ma préférence. Une grande, grande préférence. Je ne débattrais pas du sujet sur cette chronique. Cela mériterait un article uniquement dédié à cela.

Pour faire court, les partenariats numériques via le site NetGalley me permettent, en ce moment, de découvrir, en avant-première, certains titres de la Rentrée Littéraire de Septembre 2017 (581 publications prévues, je ne m’en remets pas. Combien vont être oubliés ?).

Lorsque j’ai sollicité les éditions Stock pour découvrir Minuit, Montmartre, je venais de lire Agatha Christie : le chapitre disparu et je me découvrais un intérêt pour ces titres un peu ambigus entre roman et biographie. Pour le coup, ce nouveau roman de Julien Delmaire est encore plus inclassable que celui de Brigitte Kernel. On ne sait pas si Minuit, Montmartre est un roman historique ou une biographie romancée. Naviguant sans cesse entre réalité et fiction, on rencontre beaucoup de personnes ayant fait les heures de gloire de la mythique Butte Montmartre, au début du 20ème siècle.

Si je ne connaissais pas le peintre Théophile Alexandre Steinlen (l’artiste mais certains visuels devraient parler à tous) et d’autres personnages, j’ai croisé avec un plaisir non dissimulé d’autres artistes dont le nom parlera au plus grand nombre : Guillaume Apollinaire et Utrillo, entre autre.

 

L’ambiance particulière, très artistique et un décadente de ce livre ne plaira pas à tout le monde. L’histoire débute 1909 et on se balade de cabarets en ruelles obscures, en studios d’artistes et en taudis.

A l’heure où on nous parle beaucoup de racisme, le regard du début du siècle dernier sur les noirs ne manque pas d’intérêt.

Le rythme est lent mais, pour une fois, ce n’est pas désagréable car le lecteur se retrouve totalement immergé dans le quartier.

Minuit, Montmartre ne plaira pas à tout le monde mais je le conseille à tous les amoureux de Paris.

Minuit, Montmartre
Julien Delmaire

Grasset 

2017

224 pages


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