Demain sera tendre – Pauline Perrignon

« Ton sourire et nos silences me reviennent. L’odeur de tes Gitanes, ta silhouette hésitante, et tes mains agitées. Mais ta mémoire, ce sont aussi les blessures d’un temps façonné par la guerre, celui qui te vit naître, chargé de promesses et de rêves auxquels, toute ta vie, tu es resté fidèle. C’est une banlieue, un jardin, une famille nombreuse. L’âge d’or du syndicalisme, ses utopies, l’histoire marquante d’un journal qui allait porter la gauche au pouvoir : une ère que je n’ai pas connue. Ou si peu. Alors j’ai voulu savoir. Quel homme, derrière le père aimant. Quelles joies, avant ton renoncement.

J’ai laissé affleurer la colère, les rires, les larmes et je t’ai raconté. En miroir, je me dessine, benjamine qui te célèbre et te trahit un peu, car ce livre est fantaisie : ta fiction, ma folie, ou peut-être l’inverse. Gageure ? Oui, mais heureuse, car elle te fait vivant. » P. P.

Des romans rendant hommage à un père ou une mère, on en trouve à la pelle (voire par camions entiers). J’en ai, d’ailleurs, lu plusieurs ces derniers mois. Ils ne m’ont pas toujours transportée, selon ce que l’auteur voulait mettre en avant, selon la construction du récit. En plus, c’est toujours le genre de texte qui peuvent rapidement me mettre mal à l’aise puisque j’y trouve souvent des passage me donnant un sentiment de voyeurisme. Cela a parfois été le cas en lisant Demain sera tendre. Ce titre nous raconte un deuil, celui de Pauline qui vient de perdre ce père passionné qu’elle admirait tant, malgré ses nombreux défauts et ses faiblesses.

Ce roman ne se lit pas pour ses personnages mais pour la plume tout en sensibilité, de Pauline Perrignon qui a su trouver un équilibre pour ne pas tomber dans un récit froid ou dans un récit trop mièvre. Quel talent ! Pour un premier roman, j’en reste assez estomaquée. De plus, l’auteur offre à ses lecteurs, un récit tout en pudeur et en retenue.

 

Oui, encore un roman de la Rentrée Littéraire reçu grâce aux éditions Stock. Oui, je suis irrécupérable. Mais, estimez-vous heureux : mon budget ne m’a pas permis de faire de grosses folies à côté des partenariats via Net Galley ! Sinon, vous auriez dégusté encore quelques titres. Sous le coude, il me reste C’est le cœur qui lâche en dernier de Margaret Atwood, Ne fais confiance à personne de Paul Cleave et La beauté des jours de Claudie Gallay.

Demain sera tendre, Pauline Perrignon

Editions Stock, 2017

216 pages


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