Bordeterre – Julia Thévenot

Inès, 12 ans, est le genre à castagner ceux qui cherchent des embrouilles à son frère, Tristan, autiste de 16 ans. Tristan lui, est plutôt du genre à regarder des deux côtés avant de traverser. Mais ce jour-là, il ne parvient pas à retenir sa sœur qui, courant après son chien… … bascule dans un univers parallèle. Bordeterre. C’est le nom de cette ville, perchée sur une faille entre deux plans de réalité. On y croise des gamins qui chantent pour faire tourner un moulin, des châtelains qui pêchent des cailloux… et des créatures étranges. Inès, par nature, est ravie. Elle explore, renifle le derrière de Bordeterre avec une joie souveraine, comme le chien qu’elle a suivi. Tristan est plus inquiet : il y a quelque chose de pourri dans cette ville.
Oups ! Depuis la sortie de « Bordeterre » de Julia Thévenot, je n’ai vu quasiment que des avis ultra-dithyrambiques. Ma chronique sera le vilain petit canard car je sors de ma lecture plus que mitigée.
Ce beau bébé de 524 pages nous plonge dans un univers de fantasy complet, cohérent et s’inspirant des grands succès du genre, classiques et contemporains. Pour un premier roman, peut-on en vouloir à Julia Thévenot ?
Comme souvent en fantasy, la multiplicité des personnages est bien présente et m’a rendue nauséeuse comme la mise en page. Cette dernière connait quelques originalités avec des sauts à la lignes aléatoires, injustifiés et dérangeants pour la fluidité de la lecture. L’autrice a travaillé son écriture. Ça se sent. Trop. J’ai même été chercher certains mots dans le dictionnaire. Le problème n’est pas là mais plutôt dans un aspect trop scolaire, un manque de spontanéité.
Inès et Tristan avaient tout pour me plaire et j’avais bien accroché à cette fratrie, au début. Cependant, on oublie vite que l’adolescente n’a que 12 ans car Julia Thévenot lui a prêté un comportement d’adulte. Tristan finit plutôt par se fondre dans les personnages secondaires. On l’oublierait presque. De plus, la mise en place de l’intrigue est bien rapide pour un roman de cette ampleur ! Le lecteur n’a pas le temps de s’imprégner d’Inès et Tristan qu’il est plongé dans Bordeterre, avec ses nouvelles règles.
Pour finir cette chronique sur un point positif, j’ai aimé ce système de magie qui repose sur le chant !
Bordeterre, Julia Thévenot
Editions Sarbacane (Exprime), 2020
524 pages

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