Louis a 12 ans. Ce matin, alors qu’il veut confier à sa mère, Thelma, qu’il est amoureux pour la première fois, il voit bien qu’elle pense à autre chose, à son travail sûrement. Alors il part, fâché et déçu, avec son skate, et traverse la rue à fond. Un camion le percute de plein fouet.
Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s’il n’y a pas d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis. En rentrant de l’hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a dressé la liste de toutes ses « merveilles », c’est-à-dire les expériences qu’il aimerait vivre au cours de sa vie.
Thelma prend une décision : page après page, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle. Peut–être que ça l’aidera à revenir. Et si dans quatre semaines Louis doit mourir, à travers elle il aura vécu la vie dont il rêvait.
Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on a presque quarante ans…
Voilà, je viens tout juste de refermer ce roman à la couverture particulièrement colorée.
Ce premier roman de Julien Sandrel est, malgré une histoire mal engagée pour les protagonistes, un petit concentré de douceur et d’humour. La plume n’est pas exceptionnelle mais l’auteur semble avoir pris un certain plaisir en mêlant poésie et expressions orales très actuelles (avec des petites explications bien senties !). Cela donne un ensemble dynamique à un roman qui aurait pu facilement tomber dans le « trop larmoyant ». Ici, c’est émouvant. Tout simplement.
En revanche, j’ai eu du mal avec Thelma. Il s’agit du personnage caricatural du roman : femme carriériste au possible, elle va avoir besoin d’un accident grave pour réaliser qu’elle ne partageait rien avec Louis… En plus, elle plonge dans le carnet des merveilles de son fils et réalise ses rêves à sa place. S’il a l’occasion de les réaliser un jour, je ne pense pas qu’ils auront la même saveur. Ceci dit, cela met Thelma dans des situations plutôt cocasses alors ça atténue l’impression de curiosité mal placée.
Ce premier roman aux tendances « feel-good » a rencontré un certain succès avant même sa sortie en France. En effet, les droits de traduction de La Chambre des merveilles sont vendus à quasiment 20 pays.
La Chambre des merveilles, Julien Sandrel
Calmann-Lévy, 2018
272 pages
Lire par Elora 