Pietro est un garçon de la ville, Bruno un enfant des montagnes. Ils ont 11 ans et tout les sépare. Dès leur rencontre à Grana, au coeur du val d’Aoste, Bruno initie Pietro aux secrets de la montagne. Ensemble, ils parcourent alpages, forêts et glaciers, puisant dans cette nature sauvage les prémices de leur amitié.
Vingt ans plus tard, c’est dans ces mêmes montagnes et auprès de ce même ami que Pietro tentera de se réconcilier avec son passé – et son avenir.
Dans une langue pure et poétique, Paolo Cognetti mêle l’intime à l’universel et signe un grand roman d’apprentissage et de filiation.
Ça y est, l’Italie débarque sur mon blog ! Après Nina de Frédéric Lenoir et Simonetta Greggio, voici Les Huit Montagnes de Paolo Cognetti. Promis, il y en aura d’autres : Luca di Fluvio, Federico Moccia, Andrea Camilleri, Alessandro Baricco…sont dans ma PAL.
Passionné par la montagne, Paolo Cognetti aurait très bien pu signer avec Les Huit Montagnes, un récit autobiographique comme il l’a fait avec Le garçon sauvage : Carnet de montagne. D’ailleurs, on perçoit parfaitement que l’auteur maîtrise son sujet puisqu’il a trouvé l’équilibre parfait pour décrire justement de la montagne sans assommer le lecteur de termes spécialisés. Ce n’est pas donné à tout le monde. Par mon expérience de lectrice, je sais que les auteurs faisant beaucoup de recherches sur un sujet qu’ils connaissent mal ont souvent tendance à vouloir étaler leurs connaissances. Ce n’est pas le cas ici.
Pour continuer à parler de l’écriture, elle retranscrit très justement les sensations, les sentiments et les émotions, avec une poésie plutôt rare. Cependant, elle ne plaira pas à tout le monde car elle est souvent contemplative, au service d’une histoire où les rebondissements ne se multiplient pas. Il faut noter également la façon dont sont décrites les montagnes et la plaine. Si le style de Paolo Cognetti ne change pas de façon notoire, le lecteur ressentira parfaitement la différence entre les deux. Il ne s’agit pas seulement de deux zones géographiques mais quasiment de deux mondes différents, séparés par une frontière d’incompréhension. Clairement, il semble y avoir « les gens de la plaine/de la ville » et les montagnards. C’est tout simplement attendrissant.
Je n’ai pas pris le temps de prendre quelques notes en prévision de cette chronique. Il peut y avoir deux raisons : soit j’ai dû me concentrer énormément pour ne pas perdre le fil, soit j’ai été happée par le roman. J’ai été fascinée par ce récit où les personnages paraissent tellement justes. A peine dépeins mais avec une telle justesse, je les ai facilement cerné. Certains sont dans l’action d’autres plus dans l’observation mais tous si passionnés et pleins de blessures et de faiblesses. Servi par la plume de l’auteur, cela donne des moments, parfois nostalgiques, parfois douloureux. Mais superbes.
Avec Les Huit Montagnes, Paolo Cognetti prend son lecteur par la main et l’immerge dans un monde que peu connaissent vraiment et on se laisse surprendre par la fin, malgré son évidence, malgré tout.
Touchée à plus d’un moment, j’ai failli tirer ma larme en lisant les dernières pages. C’est très rare que cela m’arrive.
J’annonce avec ce roman, l’un de mes premiers coups de cœur de 2017.
Les huit montagnes
Paolo Cognetti
Stock – La Cosmopolite
2017
312 pages
3 réflexions sur “Les huit montagnes – Paolo Cognetti”